Théâtre ou provocation au voyeurisme ?

« Côte d’azur » [1] est une grosse déception, après « Nous sommes tous des Papous ». Le propos est de dénoncer la société dans laquelle nous vivons et la violence qu’elle engendre. La mise en scène, qui fait des spectateurs un groupe forcé de se déplacer autour d’une palissade en fonction de l’ouverture ou de la fermeture de guichets (à moins de regarder par les interstices) donne l’impression de devenir membre d’un troupeau de voyeurs, impression corroboré par une scène érotique dont la longueur permet d’évaluer la façon dont s’épile une vraie blonde au jeu si violent qu’elle en a des bleus aux jambes. Le spectacle fait d’une autre femme une esclave et montre les hommes comme étant des brutes débiles. On se demande si à force de vouloir dénoncer, le metteur en scène n’est pas tombé, notamment au moyen d’une musique particulièrement agressive et de cris fréquents, dans le vice qu’il voulait flétrir.

Pierre FRANCOIS